SALVATORE CASTIGLIONE

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Salvatore Castiglione devenu député va lâcher la Région et rester conseiller municipal

La Voix du Nord - Valenciennes - 22 octobre 2024

Salvatore Castiglione va faire ses premiers pas de député à l’Assemblée nationale ce mardi. Parce que la loi sur le non-cumul des mandats l’y oblige, il va faire le choix de quitter la Région et de continuer à être élu à Wallers, sa ville, là où tout a commencé pour lui.

Devenir député aussi rapidement n’était pas vraiment prévu, comment vivez-vous les choses ?
« Je me considère comme un sportif qui est dans une équipe collective et qui est à l’échauffement. Demain, je suis prêt à remplacer le titulaire à son poste. Mine de rien cette question s’était posée depuis plus de deux ans car j’étais le suppléant de Béatrice Descamps mais on était dans un autre contexte, plus serein. Aujourd’hui, Valérie est députée et quelques mois après, et c’est tant mieux pour le Valenciennois, elle a été appelée au gouvernement. À moi d’être dans cette continuité et de mettre en place ce qu’on avait vu et décidé avec Valérie. »

Devenir député, ça veut dire renoncer à la mairie de Wallers…
« Pas forcément parce que je suis viscéralement attaché à cette commune. Il me reste encore un mois pour décider. J’ai le choix soit de garder mon mandat régional soit de garder mon mandat local. Je ne vois pas comment je quitterai Wallers et ce territoire qui m’a tant donné et qui m’a apporté beaucoup et m’a amené là où je suis aujourd’hui. Je souhaite rester à Paris les mardis et mercredis pour les commissions et les questions au gouvernement et plus si d’autres séances, mais j’ai envie de garder cet ancrage local et de continuer à accompagner et les habitants et aussi et surtout les habitants de cette circonscription. J’ai eu énormément de messages de la part des habitants de Wallers qui étaient plutôt contents et fiers que leur maire soit devenu député. D’ailleurs, ça sera la première fois qu’il y aura un député à Wallers. On ne sait pas combien de temps le mandat va durer mais je souhaite pour l’intérêt de la France et du territoire que ça dure le plus longtemps possible car on a besoin de sérénité et d’avancer. Une des premières réunions sur le terrain avec Valérie a été de rencontrer les agriculteurs, dans l’attente d’un gouvernement et de lois. On est attendus par beaucoup et il faut avancer et apporter des solutions. Tout ne sera pas facile et évident. Le Valenciennois est une terre en difficulté mais qui a toujours su faire preuve de résilience et aussi être un laboratoire d’idées. C’est dans cette continuité que je veux porter les dossiers du Valenciennois. Il faut être pragmatique. Valérie a pris ses responsabilités en s’engageant dans ce gouvernement. À moi de la suppléer et de travailler pour ce territoire comme elle l’aurait fait. Là, j’ai hâte d’y aller. J’attends depuis un mois que les choses se décantent et ça m’a permis de travailler sereinement aux destinées de la collectivité. On s’est vu à plusieurs reprises avec les équipes, ici à Wallers. D’ici à quelques semaines, je pourrai présenter ma démission sereinement et un nouveau capitaine sera à la tête de cette équipe. »

Il ou elle est déjà choisi ?
« J’avais le choix. C’est un choix pesé. Samedi, nous étions en séminaire d’élus et la question s’est posée. Il faut qu’on ait quelqu’un qui arrive à cocher toutes les cases en fonction de la durée et puis par rapport aux différentes institutions autour. On a identifié quelqu’un. »

Ça sera annoncé quand ?
« Je pense présenter ma démission le 18 novembre et un conseil municipal pourrait se réunir le 30 novembre. Moi, je resterai conseiller municipal. J’ai été capitaine de cette équipe. On a toujours fait bloc. Les décisions, on les a toujours prises ensemble. Ma marque de fabrique, ce n’est pas d’imposer, et la personne qui va me succéder est de la même sensibilité. Ça va être très naturel. L’année 2025 est déjà presque faite puisque nous avons déjà eu ensemble notre projet de débat d’orientations budgétaires. On sait où on va. La construction du budget se fait en octobre, et je vais les accompagner. Ça va être un changement mais ça peut être aussi un changement positif. J’ai pleine confiance et je suis serein, car les choses se font naturellement, et pourtant il y avait deux ou trois personnes qui pouvaient prétendre à ce poste-là, mais c’est tant mieux que ça fasse consensus. »

Quel député serez-vous ?
« Il ne faut pas que je change. J’ai toujours été quelqu’un de proche, à l’écoute, de très investi. Ça ne dérange pas de mettre les mains dans le cambouis. Ce n’est pas comme si le Valenciennois me découvrait. On a déjà fait quelques campagnes. J’ai toujours eu ce lien d’amitié aussi avec l’ensemble des élus du Valenciennois. Je connais le terrain. Les difficultés, on les retrouve aussi bien dans une agglo que dans l’autre. Je serai comme j’ai toujours été, au service de la population, des maires, des forces vives du territoire. À moi de servir. J’ai toujours été entier dans ce que je fais. Je n’ai jamais fait les choses à moitié. »

Vous allez siéger dans les mêmes commissions que Valérie Létard ?
« Valérie siégeait à la commission économique. Moi, j’ai demandé de pouvoir changer et de reprendre la commission de Béatrice, culture et éducation qui est plutôt de ma sensibilité. J’aurai plus à apporter dans ces thématiques. Valérie siégeait dans le groupe LIOT. J’ai rencontré Stéphane Lenormand (président de ce groupe) pour demander à siéger dans ce groupe qui a son expression et sa liberté de parole et de ce fait, ça me met à l’aise de décider de mon vote. Je tiens à être un membre actif de ce groupe. »

Quel sera votre dossier prioritaire à l’Assemblée ?
« Je ne peux pas intervenir dans cette première partie de projet de loi de finances. Il y a un projet de loi pour lequel j’ai envie de travailler, c’est la fin de vie. C’est un réel problème aujourd’hui. De manière personnelle, j’ai été confronté à cela et avec des personnes de mon entourage, on échange beaucoup sur ce sujet d’actualité pour lequel certaines personnes attendent des réponses. »